« Chaque homme est seul et tous se fichent de tous et nos douleurs sont une île déserte. » Ainsi commence le récit poignant d’un fils, éternel enfant de sa mère.
“Le livre de ma mère” raconte l’histoire d’une mère, à première vue ordinaire, mais qui se révèle unique et extraordinaire comme le sont toutes les mères. Une mère qui vieille aux besoins de son fils aussi farfelus soient-ils, qui ne se réjouit que du bonheur de son fils et qui est dévastée par le moindre malheur qui le touche. Une mère qui ne dort pas tant que son fils n’est pas encore rentré et qui ne vit que pour son fils, ce fils ingrat à qui elle trouve des prétextes pour pardonner son ingratitude qu’elle définit comme signe de bonne santé. Mais son fils n’était qu’un fils, un parmi d’autres qui semblent ignorer que leurs mères sont mortelles.
Dans ce livre au succès éternel, Albert Cohen nous livre un chant d’amour, un chant de mort, une confession désespérée dans laquelle il raconte sa détresse face à la disparition de sa mère, les souvenirs et les regrets le rongent, il regrette chaque nuit passée auprès de ses amoureuses et loin de sa mère, chaque mot de travers qu’il aurait pu lui dire, chaque reproche qu’il aurait pu lui faire. Les images se bousculent dans sa tête, et il ne peut rien faire d’autre que d’écrire et encore écrire afin de garder vivante son amoureuse, sa petite mère chérie qui n’est plus.
« Fils des mères encore vivantes, n’oubliez plus que vos mères sont mortelles. Je n’aurai pas écrit en vain, si l’un de vous, après avoir lu mon chant de mort, est plus doux avec sa mère un soir, à cause de moi ou de ma mère. Soyez doux chaque jour avec votre mère. Aimez-la mieux que je n’ai su aimer ma mère. »
Un livre et un écrivain à découvrir sans attendre, Albert Cohen qui est l’auteur d’une œuvre littéraire considérable, notamment « Belle du seigneur » qui a reçu le grand prix du roman de l’Académie Française et a été adapté au cinéma en 2013 par Glenio Bonder.
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