Sujet extrêmement tabou, le sida ronge silencieusement et discrètement le corps de notre société Algérienne extrêmement conservatrice et imprégnée de valeurs musulmanes. Cette maladie incurable y est considérée comme honteuse, on a tendance à la minimiser, à l’ignorer, pendant que les campagnes de sensibilisation se multiplient partout dans le monde.
A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le SIDA, Paperbagg met la lumière sur un florilège d’idées reçues concernant le SIDA et sa réalité en Algérie.
ϒ1 : VIH et SIDA, c’est du pareil au même !
Si vous ne faites pas la différence entre les deux, vous êtes au bon endroit. Le VIH, c’est une vilaine créature microscopique connue sous le nom de Virus qui a le surprenant pouvoir de détruire les défenses immunitaires du corps humain. Les maladies qu’il engendre sont regroupées sous le terme SIDA (Syndrome d’immunodéficience acquis)
ϒ2 : En 2015, on peut guérir du SIDA.
Si le traitement qu’on donne aux séropositifs (Les gens porteurs du VIH) leur permet de vivre une vie normale ou presque, il n’existe à ce jour aucun médicament qui permettent d’anéantir le virus. La trithérapie l’empêche seulement de se multiplier.
ϒ3 : Les bisous et les caressent peuvent transmettre le VIH
Pas d’inquiétudes ! Vous pouvez aussi bien serrer la main d’un séropositif, l’embrasser, partager sa nourriture, sa douche, lui prêter vos vêtements…Vous ne serez pas contaminés pour autant. Le VIH ne se transmet que par le biais de 4 fluides : Le sang, le sperme, les sécrétions vaginales et le lait maternel.
De même, les moustiques et les cuvettes des WC ne sont pas à craindre, ils ne transmettent pas le VIH.
ϒ 4 : Le Sida c’est que pour les toxicos et les gays :
A moins de connaitre exactement le passé sexuel détaillé de votre partenaire et d’en faire une cartographie (a couché avec une personne qui avait couché avec une personne qui a pu coucher avec une personne…) personne n’est à l’abri, que vous soyez lesbienne, gay, hétéro, bi ou transsexuel.
ϒ 5 : Dans un pays musulman, le SIDA c’est assez RARE…
L’abstinence, pas plus que la fidélité ou la virginité ne protègent du SIDA. Les chiffres officiels ne reflètent que très peu la triste réalité de notre société. Les familles cachent le fait qu’un des leurs, homme ou femme, soit atteint du VIH. Les époux refusent catégoriquement de le confesser à leurs femmes ou à leurs enfants, ce qui ne fait qu’augmenter sa propagation.
En gros, il n’existe pas de « groupes à risque » mais « Des pratiques à risque ».
ϒ6 : La pilule protège des infections sexuellement transmissibles dont le VIH
Pas du tout ! Le port du préservatif (masculin ou féminin) reste le seul moyen de se protéger face au VIH.
ϒ7 : Mieux vaut doubler de capotes alors !
Sortez couverts certes, mais pas à ce point ! Deux préservatifs, voire plus si affinité, ne feront que dégrader le Latex augmentant ainsi le risque de rupture et donc d’infection.
ϒ8 : Femme + SIDA = Infidélité conjugale /prostitution.
Pas forcément, voilà une bien triste équation encrée dans l’imaginaire collectif. N’oubliez pas que rapports sexuels ne sont pas les seuls moyens de transmission, on peut naître séropositif (ve)…
Arrêtez donc de penser aux « qu’en dira-t-on » et n’hésitez pas à faire un test de dépistage.
ϒ9 : Il est difficile de se faire dépister du VIH :
Il existe aujourd’hui des associations actives dans la lutte contre le SIDA en Algérie. Le dépistage y est gratuit et anonyme. Vous pouvez aussi le faire dans n’importe quel laboratoire d’Analyses médicales, il vous faudra seulement une prescription de votre médecin.
Camion de dépistage de l’association « APCS »
On ne meurt plus du SIDA aujourd’hui certes mais encore faut il se soigner ! Alors brisons les tabous, cessons de diaboliser ce fléau et sortons couverts. Pour plus d’informations, consultez le site http://www.aidsalgerie.org
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