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PB Cult Livres | Des histoires de famille

Si l’adage veut qu’on ne choisisse pas sa famille, on peut toutefois séléctionner soi même les ouvrages où figureront des récits familiaux susceptibles de nous être identifiables, de nous empoigner, de nous émouvoir ou encore de nous glacer le sang… 

Nous les menteurs, Lockhart E.

PB CULT LIVRES Nous les menteurs

Une famille. Une île privée. Quatre amis, les Menteurs.
Chez les Sinclair, tout frôle la perfection : ils sont riches, beaux, élégants et promis à un grand avenir. Chaque été, cette distinguée famille se retrouve sur son île privée à Beechwood pour profiter des vacances. De cette dynastie feutrée et matérialiste, se démarquent Candice, ses cousins Mirren et Johnny et leur ami Gat. À eux quatre, ils forment un groupe soudé : les Menteurs. Et si les aspirations idéalisées de ces adolescents s’éloignent gentiment des drames familiaux, un accident frappe pourtant au sein de leur groupe. À son réveil dans un lit d’hôpital lors de l’été 15, Candice n’a aucun souvenir du terrible évènement qui l’y a mené. Dès lors, elle est brisée, poursuivie par d’intempestives migraines. Après deux longues années de convalescence et de réclusion, elle n’à qu’une hâte, retourner sur l’île retrouver les Menteurs dont elle n’a plus eu aucune nouvelle. Le récit suit alors son retour sur les terres familiales, un retour parsemé tout à la fois de mystères, de non-dits, de confusion et de souvenirs avortés. Dans une alternance entre présent et passé, sur les pas de l’héroïne, l’auteur laisse enfler la tension palpable qui peu à peu dénouera les ficelles de la tragédie finale. Celle-ci, aussi brutale que terrifiante, promet de laisser coi. De sa plume particulière et incisive, E. Lockhar nous embarque dans un roman touchant et percutant, où saga familiale et émois adolescents se rencontrent et se rejoignent avec une plaisante efficacité.

Les Lieux Sombres, Gillian Flynn

PB CULT LIVRES Les LIEUX SOMBRES

Début des années 1980. Libby Day a sept ans lorsque sa mère et ses deux soeurs sont assassinées en pleine nuit dans la ferme familiale. La petite fille échappe au massacre et désigne le meurtrier à la police : son frère Ben, alors âgé de quinze ans. Vingt-cinq ans plus tard, alors que son frère est toujours derrière les barreaux, Libby souffre de dépression chronique. Encouragée par une association, elle accepte de retourner pour la première fois sur les lieux du drame et d’enquêter sur les événements de cette nuit. Et c’est là, dans un Middle West dévasté par la crise économique, qu’une vérité inimaginable commence à émerger…
Ce roman, mêlant à la fois les rouages d’une chronique sociale et d’un thriller psychologique peint, à travers son alternance de narrateurs et de périodes, le portrait de ses personnages complexes et profonds tout au long de cette de quête de vérité. Tout cela durant l’Amérique rurale des années 1980, où misère physique et morale se chevauchent, où la musique est dépressive et la violence sous-jacente. Une hymne à cette période. Gillian Flynn, célèbre auteur de «Les Apparences», offre ici un texte hypnotisant, dense et haletant ainsi que semé de rebondissements qui promet de ne laisser personne indifférent… et ce jusqu’au dernier chapitre, réservant une fin susceptible de laisser le lecteur, sans aucun doute, un peu KO !

Love Letters to the Dead, Dellaira Ava

Love Letters to the Dead von Ava Dellaira

Laurel est une jeune fille en proie aux affres de l’adolescence. Ses soucis, son entrée au lycée, sa famille recomposée, sa première expérience amoureuse, ses nouveaux amis, elle retranscrit toutes ses confidences à travers des lettres adressées à des défunts. Bien que l’initiative lui soit venue à la demande d’un professeur, elle ne rendra jamais son devoir et continuera longuement l’expérience. Dans son carnet, Laurel écrira donc à Kurt Kobain, Amy Whinehouse, Heath Ledger. Tant de personnes décédée qu’elle a adulé. Une dernière personne pourtant demeure , May, sa sœur aînée elle aussi disparue après un tragique accident. May, qu’elle idolâtrait et dont elle porte encore lourdement le chagrin – et la mystérieuse culpabilité – de sa mort. May, à qui elle finira par écrire aussi…

Ouvrage émouvant, Love letters to the Dead revient sur une tragédie secrète qui sera subtilement contée au lecteur sous forme de courtes lettres intimistes et à travers la voix de Laurel, une héroïne aux failles multiples. Un récit à la fois poignant et envoûtant, sous la plume poétique et limpide d’Ava Dellaira, qui traite également de sujets importants et centrés sur la thématique de l’amour indéfectible entre sœurs. Dans une promesse à vous faire passer du rire aux larmes, ce roman s’annonce comme une jolie découverte en perspective.

Il reste la poussière, Collette Sandrine

PB CULT LIVRES Il reste la poussière

Au sein d’une steppe hostile et aride des plateaux de la Patagonie, se dresse l’estancia, une exploitation dirigée par une femme impitoyable et ses quatre enfants. Dans de ce décor froid et asséché, le travail omniprésent est régit par une mère dictatoriale et imposée à sa progéniture, les jumeaux cruels, l’idiot traumatisé par un lourd secret et le petit dernier, Rafael. Celui-ci, souffre-douleur de ses aînés, délaissé et détesté de sa génitrice mutique et alcoolique, ne trouve de réconfort qu’auprès de ses chiens et de son cheval. Dans cette Argentine immense et au milieu de cette famille qui lui mène la vie dure, le garçon ne rêve que d’ailleurs…

À travers sa plume sèche et d’une richesse efficace, Colette nous plonge ici au coeur d’une sphère familiale régie par le silence, la haine et la violence. Un huis-clôt oppressant au sein d’espaces immenses et une ambiance froide et pesante pour raconter l’histoire d’un décor figé, forcé un jour de se fissurer et de laisser éclore toutes les possibilités d’une vie. Dans ce roman d’une noirceur implacable, l’auteur dépeint ainsi les relations conflictuelles et dénuées d’amour que l’on peut retrouver au sein d’une famille en mettant également l’accent sur les capacités ou volontés d’évasion de l’être à travers les rêves du petit Rafael. Il ne vous reste alors plus qu’à lentement dévorer l’ouvrage.



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