UTOPIA 62: La dernière collection du label Atlal From Galbi

Lilia Yasmin, créatrice du label ATLAL FROM GALBI, nous a fait le plaisir d’introduire sa dernière collection UTOPIA 62 et ses inspirations via une interview.

PB: Pourrais-tu introduire ATLAL FROM GALBI en quelques mots?

LY: Atlal From Galbi est un label créé à partir du cœur. From Galbi veut dire «du cœur» de l’arabe vers le français. La principale source d’inspiration est la culture sous toutes ses formes (musique, littérature, art…) mais je m’inspire beaucoup de ma culture algérienne et arabe à plus grande échelle. Le label souhaite, à travers les vêtements, partager la richesse du multiculturalisme dont nous sommes issus de nos jours, grâce à notre héritage, nos racines, nos voyages. La marque vise à créer un univers teinté de minimalisme tout en rendant hommage à l’unicité et l’authenticité de nos régions du Monde.

PB: Qu’est-ce qui t’a inspiré lors de la création de la collection UTOPIA 62 ?

LY: Pour UTOPIA 62, j’ai travaillé toutes les pièces dans mes ateliers, ici, à Paris. Toute la collection est Made in France et je voulais créer un vestiaire Homme et Femme à la fois. Je me suis inspirée des années 60 et 70 et de l’essor de la culture à cette période dans le monde arabe, et, notamment en Algérie après la guerre de libération. Ce qui m’a inspiré c’est la population qui s’est mise à écouter du yéyé et du folk en même temps que du rai et du chaabi. L’essor du cinéma arabe avec la Palme d’Or remportée en 75 par Lakhdar Hamida m’a aussi inspirée.

PB: Que souhaites-tu communiquer à travers celle-ci ?

LY: Je voulais raconter l’utopie d’un monde sans conflit, où chaque pays aurait été libre de choisir sa liberté et de vivre pleinement son époque. La collection a été pensée comme une fête avec le Galbi Festival Tour qui regroupe ma line up de rêve: de Warda à Dalida en passant par Hasni et El Anka. La plupart des pièces sont unisexe. Le vestiaire est assez éclectique, on y retrouve des ensembles en soie imprimés Utopia, des ensembles de costumes toujours ornés de bijoux, des ensembles en lin, des pantalons larges pour Homme, le tout dans des coupes confortables et minimalistes. Les boutons de la collection sont également des bijoux. C’est à travers les détails des pièces que l’on peut retrouver des “shout-out” à la culture. Cette collection est un hommage à tous les rêves de liberté que l’on a envie de célébrer.

PB: Pourrais-tu nous parler du shooting d’UTOPIA 62?

LY: Comme j’ai créé ce festival qui illustre la collection, il me fallait des protagonistes. La collection étant unisexe, j’ai donc fait mon casting avec 5 mannequins: 3 filles et 2 garçons. Je recherchais des mannequins avec une beauté singulière et qui dégagent énormément de charisme. Je suis très fière de mon casting. Je les aime tous, ils représentent très bien Atlal. En ce qui concerne la mise en beauté, le moodboard était axé sur les années 60/70. Je me suis donc inspirée des films d’époque, et notamment de beaucoup de clips de musique arabe tels que ceux d’Abdel Halim Hafez mais également de grandes icônes telles que Dalida. La musique du film est d’Acid Arab car j’admire énormément leur travail, et ils reflètent parfaitement ce partage de culture à échelle internationale et à travers l’art. Mon réalisateur, Flavien Prioreau, voulait une musique qui aille avec les mouvements de la boîte du film. Nous avions créé une boîte qui bouge sur rails. Il fallait que la musique corresponde aux mouvements de la boîte, alors on a choisi la chanson Buzq Blues. On l’a aussi choisie car elle a des notes de musique traditionnelle.

PB: Quelle est ta pièce préférée dans la collection, pourquoi ?

LY: C’est assez compliqué de répondre à cette question car j’aime toutes mes pièces mais je dirais toute la collection imprimée UTOPIA en soie car c’est un imprimé que j’ai aimé travailler et également la jupe plissée Aswad qui est dans ma tête depuis tellement d’années et que j’ai enfin réussi à développer.

LA COLLECTION