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BARDI DESS(E)INS à la Baignoire

C’est en cette belle après-midi ensoleillée du Samedi 16 Mai, que le vernissage de Bardi s’est tenu au niveau de la Baignoire, lieu devenu incontournable pour les amoureux des arts. En visitant la baignoire, on découvre et redécouvre inlassablement cette magnifique vue sur la baie d’Alger, d’où pénètre une puissante lumière blanche et diffuse qui illumine les salles d’exposition.

L’assistance était nombreuse, entre artistes goguenards discutant d’art entremêlé de politique, public averti qui interpellait les artistes présents où s’accaparait la star du jour et explorateurs curieux partant à la découverte de l’univers de Mehdi et de ce mode d’expression qu’est le dessin, loin d’être dépourvu de desseins.

Que c’est plaisant de couvrir et découvrir la thématique « DESS(E)INS » de Mehdi el Bom’BARDI, car bombardier de la société, il l’est. En noir et blanc ou tout en couleurs, BARDI n’hésite  pas à effeuiller chaque tabou de la société pour vous replonger dans les réalités bestiales de l’individu.

Maître mot de l’exposition : Bestialité ! Entre les dessins en noir et blanc qui nous présentent des individus difformes dans des scènes de la vie, jusqu’aux portraits hautains, affirmés ou timorés de bêtes aux postures, plus qu’humaines. Mehdi nous fait ressentir qu’entre humanité et bestialité il n’y a qu’un adjectif à acquérir.

Dans cette inversement des rôles qui peut nous paraitre loufoque, on se pose la question de savoir : Dans notre monde, qui porte réellement les valeurs humaines : Nous l’HUMANITE ou eux la FAUNE. Ce substantif qu’est la « bestialité », est-il un trait animal en nous ou bien est-ce un bouc émissaire pour rejeter le comportement abjecte propre à l’homme.

Sans vous dévoiler l’ensemble des thèmes abordés par Bardi, il faudra vous préparer à découvrir des scènes de la vie transfigurées avec une violence inouïe. De son art grotesque, naissent des messages liés à la société patriarcale qui phagocyte ses enfants ou bien le culte de la virginité élevé au rang d’enjeux diplomatique entre familles.

Mais la plus belle des découvertes, en visitant cette exposition, est probablement celle qui nait de la discussion avec Mehdi et sa réflexion sur le devenir de ses œuvres après son exposition. C’était un réel mélodrame, dans ce monde imperméable à l’art, il voudrait mettre à mort ses toiles comme ferait une chatte avec ses chatons face au danger imminent.

Ainsi, Bardi exprime la réalité des artistes en Algérie, celle d’exposer sans connaitre le devenir de leurs œuvres. Seront-elles achetées, ou devra-t-il les stocker des années durant avant de se résigner à les brader, voir les jeter ou bruler. Ainsi, il aimerait les tuer, les achever de ses propres mains peut être que leur deuil serait moins pénible.

Cette violence est intensément exprimée dans le 3ème opus de l’exposition, celui de ces êtres humains, difformes, informes, transformés en boules où on ne distingue ni tête, ni tronc ni membres. Une représentation de cette société qui vous écrase et vous transforme en une bouillie primitive ou au mieux en boules molles et visqueuses.

Voici notre vision en image de cette audacieuse exposition, n’hésitez pas à la visiter, le monde merveilleusement grotesque de Mehdi BARDI vous y attend. Nous rappelons que cette exposition se tiendra à la Baignoire du 16 Mai au 16 Juin, du samedi au jeudi, entre 14h00 et 17h30.



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